Les forêts vierges des montagnes de Shirakami
Une partie de la forêt d’hêtres de Shirakami-Sanchi a été déclarée site du patrimoine mondial de l'UNESCO. Elle se trouve dans le nord de l'île japonaise de Honshu qui est située dans les préfectures d'Akita et Aomori. Avec une superficie totale de 1300 hectares de forêts d’hêtres, cette zone de 169,7 km ² restée intacte a été déclaré site du patrimoine mondial. La région s’appelle Shirakami ce qui signifie «Kami blanc » : ce sont les divinités kami du shintoïsme. Le terme Shirakami signifie « dieu de la montagne blanche ».
L’hêtre de Siebold était très répandu au japon auparavant. Le pays était couvert de forêts d’hêtres mais la déforestation a décimé cette forêt typiquement japonaise. On peut être surpris par le nom de Siebold. Philipp Franz von Siebold était un médecin originaire de Würzburg (Allemagne) qui a travaillé pour le compte des hollandais à Nagasaki. C’est lui qui a découvert cet arbre. En 1993, la forêt a été déclaré comme un site du patrimoine mondial ce qui a permis de la préserver. Aujourd’hui, la forêt est un refuge pour de nombreuses espèces animales.
La forêt d’hêtres de Shirakami ne peut être visitée qu'avec l'autorisation de l'administration. Une grande partie de la réserve n’est pas accessible au public en raison de nombreux chemins difficilement accessibles. Il faut également demander des autorisations à l’administration pour pêcher dans les lacs, au pied des cascades et dans les rivières.
La forêt de la région est également composée d’autres types d’hêtres, comme par exemple l’hêtre entaille. Il est considéré comme totalement inadapté à la culture de champignons shiitake, un aliment important au Japon. C’est pour cela qu’ils n’ont pas été aussi bien entretenus que les autres hêtres favorables aux producteurs de shiitake. En plus de ce type d’hêtre, on trouve également le Ostrya japonica et le Katsura, arbre au caramel.
Bien que l'accessibilité de cette région protégée soit très limitée, les visiteurs peuvent se promener dans les zones adjacentes. La beauté et les caractéristiques du paysage montagneux sont restées en grande partie intactes. La plus haute montagne de la région, le Shirakamidake, culmine à 1232 mètres. Elle est située en dehors de la zone protégée et est accessible sans permission spéciale. De là, vous pouvez avoir une vue panoramique imprenable sur la zone forestière protégée. Le "Anmonnotaki" (cas Schattentor) se situe dans la réserve. Il est accessible à pied et peut être visité. Les visiteurs peuvent aussi jeter un coup d’œil à partir de cet endroit sur les plantes qui poussent librement et sur les oiseaux. Les scientifiques ont compté 500 espèces de plantes et 87 espèces d'oiseaux dans cette région, notamment la perdrix grise et le pic noir. Des oiseaux aussi impressionnants tels que l’aigle d'or japonais ou l'aigle montagnard sont également visibles. Parmi les mammifères, on retrouve le serow japonais (Capricornis crispus). Le serow japonais est un animal à cornes, herbivore et ressemblant à une chèvre. Dans les montagnes il peut se mettre à l’abri de la chasse excessive faite par les Japonais. Même l'ours noir d'Asie et le macaque japonais vivent ici en toute sécurité. En outre, sept espèces de reptiles, à peu près autant d’espèces d'amphibiens et quelques 2212 espèces d'insectes sont comptées et référencées. La vie végétale est également riche avec des espèces rares d'orchidées.
La chaine de montagne s'élève jusqu'à 1243 mètres. Elle est traversée par 15 rivières coulant à travers la canopée de la forêt montagneuse et la campagne préservée. La forêt de Shirikami se situe dans des vallées profondes et sur des pentes rocheuses abruptes et découpées. Les éruptions volcaniques pendant plus de 90 millions d’années sont à l’origine de ce paysage spectaculaire composé de granit. Il y a environ 16 millions d'années, les montagnes se sont formées avec de la rhyolite et du quartz porphyrique de la région.
